Mobilisation générale pour endiguer la chute des actions chinoises

En vain. Les marchés de Shanghai et de Shenzhen continuent de se replier malgré la mobilisation générale des autorités monétaire et de régulation, des « brokers » (courtiers) mais aussi des compagnies d’assurance. La tendance baissière persiste, bien que plus de la moitié de la cote boursière chinoise soit suspendue !

La panique guidée par l’émotionnel est bien difficile à endiguer, surtout sur des marchés dominés à 85 % par des investisseurs du « retail ». Ce type d’acteurs est nettement plus sensible aux mouvements spéculatifs que les investisseurs institutionnels.

 Le Shanghai Composite Index, le 08/07/2015

Shanghai Composite Index 070615

Le feuilleton des mesures « anti panique » :

Mercredi 8 juillet

  660 sociétés de Chine continentale suspendent leur cotation, dont 509 cotées à Shenzhen et 151 à Shanghai.
Au total, le nombre de sociétés, dont la cotation est suspendue à Shanghai et à Shenzhen, s’élève à 1 429, c’est-à-dire à 51 % de toutes les sociétés cotées sur les deux places financières.

La banque centrale de Chine (PBOC) déclare qu’elle soutient la stabilité des marchés d’actions et qu’elle monte la garde contre les risques régionaux et systémiques financiers.

L’autorité monétaire précise qu’elle continue de soutenir la China Securities Finance Corp (CSF), société publique chargée d’assurer la stabilité des marchés d’actions de Chine continentale et le financement des opérations sur marges auprès des « brokers » (courtiers).

La CSF annonce qu’elle augmente ses achats en actions des petites et moyennes capitalisations.
Elle continue en outre de fournir des liquidités importantes aux « brokers », afin de soutenir les « blue chips » (sociétés « de qualité » à grande capitalisation).

La « China Insurance Regulatory Commission », le régulateur des assureurs, assouplit les règles d’investissements en actions auprès des compagnies d’assurance qualifiées. Celles-ci pourront désormais investir jusqu’à 10 % de leurs actifs dans une seule « blue chip », à comparer à 5 % auparavant.

Le China Financial Futures Exchange (CFFEX) accroît le coût de vente des contrats à terme (« futures ») liés à l’indice CSI 500 (composé de sociétés à petites capitalisations, cotées à Shanghai et à Shenzhen).

Mardi 7 juillet

La PBOC injecte 50 milliards de yuan (8,2 milliards de dollars) dans le marché monétaire.

Selon un article du Shenzhen Stock Exchange, 651 entreprises cotées à Shenzhen ou à Shanghai (23 % des sociétés cotées en Chine continentale) ont suspendu leur cotation au cours de la semaine passée.

Lundi 6 juillet

Les grandes compagnies d’assurance, dont China Life Insurance Co Ltd et China Pacific Insurance Group, auraient acquis des dizaines de milliards de yuan de « blue chips » via des ETF.

Le China Financial Futures Exchange (CFFEX) limite à 1 200 le nombre de nouveaux contrats à terme (« futures ») liés à l’indice CSI 500, qu’il est possible d’acheter et de vendre chaque jour.

Dimanche 5 juillet

Annonces de la suspension des introductions en Bourse à court terme, du ralentissement du rythme de leurs approbations et de la réduction des montants des levées de capitaux en Bourse.

Central Huijin Investment Ltd, société d’investissement du fonds souverain chinois, se porte acquéreur d’ETF (exchange-traded funds) sur le marché secondaire.

La PBOC annonce qu’elle va fournir des liquidités auprès de la China Securities Finance Corp (CSF), société publique de financement des opérations sur marges auprès des brokers.

Samedi 4 juillet

21 grands « brokers » (courtiers) chinois, guidés par Citic Securities et Haitong Securities, créent un fonds de stabilisation de 128 milliards de Renminbi (20,61 milliards de dollars), un montant équivalent à 15 % de leurs actifs nets combinés fin juin. Ces capacités seront investies dans un ETF (Exchange traded fund) basé sur des « blue chips ».

Les dirigeants de 25 fonds d’investissements chinois, dont China Asset Management Co. et E Fund Management Co., promettent d’acheter activement des actions et de les conserver au moins pendant un an.

Vendredi 3 juillet

Les présidents de 28 sociétés cotées à Shenzhen sur le ChiNext déclarent qu’ils vont démontrer leur confiance dans leurs entreprises en y augmentant leurs participations et en cessant d’en vendre des parts.

Le China Financial Futures Exchange (CFFEX) accroît le coût de l’utilisation de trois contrats à terme (« futures ») sur des indices d’actions, afin de limiter la spéculation.

Le « broker » Guotai Junan suspend la fourniture d’actions destinées aux ventes à découvert ( « short selling »).

Jeudi 2 juillet

La China Securities Regulatory Commission (CSRC) annonce le lancement d’une enquête sur les manipulations de marchés et indique qu’elle punira les délits « avec rigueur ».

Mercredi 1 juillet

La CSRC déclare que les « brokers » ne sont plus contraints de céder les actions détenues par leurs clients en insuffisance de collatéraux, et qu’elle permet un refinancement raisonnable du trading sur marge (« margin trading »).

La CSRC permet aux « brokers » d’émettre de l’obligataire court terme afin d’accroître leurs canaux de financements.

Les Bourses de Shanghai et de Shenzhen réduisent leurs commissions sur les transactions de 30 %.

Lundi 29 juin

Le ministère des finances publie le projet de régulation selon lequel le fonds de pension national sera autorisé à investir sur les marchés d’actions.

Samedi 27 juin

La banque centrale chinoise (PBOC) baisse ses principaux taux d’intérêt ainsi que le ratio de réserves obligatoires pour certaines banques.