En décalage

L’AIIB passe à la vitesse supérieure. Quel succès ! L’Asian Infrastructure Investment Bank, qui vient tout juste de fêter son premier anniversaire (le 16 janvier), s’apprête à accueillir 25 pays membres supplémentaires, d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Sud. Boudée dès sa naissance par les États-Unis et le Japon, la nouvelle structure bancaire internationale destinée à soutenir la Route de la soie du 21ième siècle, compte déjà 57 membres. L’objectif de l’institution, présidée par Jin Liqun, est de combler le manque de financement mondial dédié aux infrastructures (évalué à 21 000 milliards de dollars en Asie tandis qu’il faudrait répondre à un besoin en infrastructure estimé à 40 000 milliards de dollars entre 2015 et 2030). Choisissant de travailler principalement sur cet axe, l’AIIB ne se positionne pas en rivale des grandes banques internationales existantes. Au contraire, elle compte sur leur collaboration, tout en leurs apportant un service complémentaire.

Au cours de sa première année d’existence, la banque au capital de 100 milliards de dollars, s’est d’abord appliquée à construire et à roder sa gouvernance, tout en recrutant son équipe de direction opérationnelle. En même temps, elle a su approuver des financements pour 9 projets (en Azerbaïdjan, à Oman, au Tadjikistan, à Myanmar, en Indonésie, au Pakistan et au Bangladesh) pour un total de 1,73 milliard de dollars (à la fin de 2016). Cinq concernent les transports, quatre le secteur de l’énergie, à l’image du dernier en date, dénommé le « Trans Anatolian Natural Gas Pipeline Project » (TANAP). Le pipeline financé avec l’aide de l’AIIB, de 1 850 km, devra permettre de transporter le gaz naturel, extrait de Shah Deniz 2 (le plus important champ de gaz d’Azerbaïdjan) en mer Caspienne, de la Turquie vers l’Europe. Étant donnée la portée stratégique du programme (dont la Turquie est le pays d’accueil), et afin de mener à bien toute l’exécution du projet (dont le coût total est estimé à 8,6 milliards de dollars), l’AIIB s’est associée à la Banque Mondiale, à la Banque asiatique de développement, à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, et, à la Banque européenne d’investissement. Le transport d’énergie sous toutes ses formes est d’ailleurs au cœur de nombreux projets proposés à l’étude pour 2017, venant de l’Inde, de l’Indonésie ou du Kazakhstan.

Ceci explique que l’AIIB ait lancé une consultation publique quant à sa stratégie (dont elle a publié un premier projet le 24 janvier, voir graphiques ci-dessous) à adopter vis à vis du secteur de l’énergie, soucieuse d’y intégrer en outre les préoccupations mondiales sécuritaires et environnementales. Dans un dernier tour de piste, l’institution financière invite toutes les éventuelles parties prenantes à lui adresser l’ensemble de leurs commentaires en la matière, jusqu’au 6 mars 2017. Bien sûr, pour faire face à la montée en puissance de ses activités, l’AIIB continue de recruter dans plusieurs domaines. Elle cherche des spécialistes de l’investissement, de la communication, de la conformité, des systèmes d’information. Au bonheur de ceux qui ont le goût de l’aventure, car, presque tout est à construire.


Données au long cours

L’Asie très exposée au risque climatique

Les pays aux villes très peuplées subissent une forte pollution mais aussi des inondations, tempêtes, etc.

Un grand nombre de pays asiatiques mis à l’épreuve

Source : AIIB, Projet de consultation sur l’énergie

 

L’énergie verte, très peu répandue

Dominance de l’énergie fossile

Source : AIIB, Projet de consultation sur l’énergie

Source : AIIB, Projet de consultation sur l’énergie


Retour aux sources

Hong Kong / SFC (Securities and Futures Commission)
Directives concernant le GEM (« Main Board and Growth Entreprise Market »)
www.sfc.hk

Hong Kong / C&SD (Census and Statistics Department)
Enquête trimestrielle sur le climat des affaires
http://www.censtatd.gov.hk

China / National Bureau of Statistics of China
PIB 2016
http://www.stats.gov.cn

Japon / Bank of Japan
Évolution de l’inflation
https://www.boj.or.jp/en/research/


Invitation au voyage

 

Les lanternes rouges de Wanchai pour la nouvelle année lunaire chinoise (Hong Kong)


Changer d’horizon

Évasion …

Au sud des nuages, le Yunnan (云南) (reportage de Lazuli International)

Au sud des nuagesA l’époque de la dynastie Tang (618-907), un prince de l’une des principautés de l’ancien royaume de Dian entreprit un long voyage jusqu’à Chang’an (Xi’an) pour rendre visite à l’empereur. Lorsque celui-ci lui demanda d’où il venait, le prince lui répondit qu’il était originaire d’une lointaine contrée méridionale, au delà des nuages et des pluies du Sichuan. Le souverain décida alors de nommer cette région Yunnan, littéralement « Au sud des nuages » (云南).